Joseph Sima

Visions du monde retrouvé
Aquarelles inédites et peintures

Musée de l'hospice Saint Roch
Issoudun (36)
Du 06 Juin au 30 Août 2015

Joseph Sima (1891-1971) est un des plus grands peintres  tchèques du XXeme siècle.  Souvent classé dans le groupe  Surréaliste, son œuvre est onirique et poétique. 

 

Fasciné par les paysages et la mythologie, la question de la lumière tient un rôle essentiel dans la démarche créatrice de Joseph Sima en cela qu’il a été profondément marqué, vers 1925, par une expérience sensorielle vécue comme un événement déterminant dans sa pratique de la peinture : la vision de la foudre par une nuit d’orage. Dès lors, mis à part quelques portraits de proches, c’est dans le motif du paysage –celui de sa Bohème natale- qu’il trouve l’essentiel de son inspiration caractérisée par la simplicité, la pureté et parfois l’étrangeté de ses œuvres lumineuses. Arrivé à Paris en 1921 après des études aux Beaux-Arts et à l’Ecole polytechnique de Prague  où il se rapproche du purisme d’Amédée Ozenfant et Le Corbusier, entretient des échanges théoriques fructueux avec Piet Mondrian, côtoie les poètes, en particulier René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte avec lesquels il fonde, dans une même recherche spirituelle, le mouvement de Grand Jeu. D’une peinture symbolique bâtie sur le rêve et l’imaginaire, il glisse peu à peu, après la guerre douloureusement vécue, vers une « matérialisation du temps et de l’espace à travers la lumière ».

Ces œuvres témoignent de la dernière période de l’artiste durant laquelle l’image disparaît au profit de la forme : si les objets symboliques chers à Sima ne sont plus aussi visibles qu’auparavant, ils n’en demeurent pas moins perceptibles par leur constante dématérialisation, leur dissolution dans la lumière et dans l’espace, entraînant une fusion des éléments. 

 La technique même du lavis sur papier, impose une rapidité d’exécution, une spontanéité toute maîtrisée, particulièrement adaptée à la sensation visuelle qu’il souhaite transposer sur la toile. La fluidité du lavis émet la transparence et la clarté de la matière, qu’accentue parfois la réserve du papier. Elle crée, dans l’espace délimité, une profonde aspiration du regard qui conduit à percevoir au-delà d’un halo diffus, une sensation de dilatation de l’espace.